juillet 1, 2024

Unmasked – Behind the Mask

Avis :

Il est de bon ton, de temps en temps, de se laisser tenter par des groupes inconnus, mais dont le patronyme vous laisse à penser à de la qualité. Il en est allé ainsi pour Unmasked, groupe de Death mélodique allemand fondé en 2013 à Bonn. Outre un nom plutôt équivoque et qui sonne bien, le groupe avait la pertinence de proposer une jaquette plutôt jolie, alors même que ce premier album est autoproduit. Limité à 300 exemplaires pour la version physique, Behind the Mask est le premier effort studio du quintet, et on peut aisément dire que les musiciens ne se sont pas facilités la tâche. En effet, derrière ce skeud s cache uniquement cinq morceaux, pour une durée totale d’un peu plus de 39 minutes. Un choix osé, surtout autour d’une autoproduction qui souffre, justement, d’un manque de moyens.

Car ne nous leurrons pas plus longtemps, ce premier album de Unmasked ne respire pas la qualité fulgurante. Dès les premières notes, on va vite se rendre compte d’un truc qui cloche, à savoir une production aux fraises, et un résultat qui n’est pas vraiment à la hauteur de nos attentes (même si on n’en avait pas beaucoup). No Regrets commence par des notes de piano qui vont rapidement se faire accompagner par une batterie et une paire de guitares. Le problème provient du mixage qui n’est pas très juste, laissant trop de place au piano qui va bouffer le reste des instruments, jusqu’à ce qu’il disparaisse pour balancer une rythmique un peu plus rapide. Le chant, tout en growl, suit cette rythmique, qui va s’alourdir avec une orchestration qui se veut grandiloquente, mais qui n’apporte rien à l’ensemble. Tout cela reste très timide.

Alors oui, il y a de bonnes choses tout de même, avec notamment de bons musiciens et des passages plus percutants que d’autres, mais rien ne vient justifier la durée excessive du titre, qui dépasse les huit minutes. On n’aura pas de break digne de ce nom, pas de solo, et au bout d’un moment, le titre parait bien trop long pour ce qu’il propose. Home aura beau être plus court, il sera du même acabit, avec toujours un piano qui prend trop de place. Comme pour le morceau précédent, la rythmique ne décolle jamais vraiment, et on se retrouve avec des creux qui ont du mal à être comblés. Pire, la fin se rallonge sans aucun intérêt, avec une batterie qui a la finesse d’un mammouth. On pourrait croire que le groupe dévie vers un Black atmosphérique, mais ce ne sera jamais le cas.

Gaia, qui dépasse les huit minutes lui aussi, sera un titre qui commence par les guitares, pour nous remettre du piano à tour de bras. Le problème, c’est que c’est tout le temps la même rythmique, les mêmes mélodies, et au bout d’un moment, c’est très redondant, très lassant. Surtout quand ça concerne des titres à rallonge qui dépassent les huit minutes sans jamais proposer des breaks pertinents. Et là, le côté écolo est très frontal, oubliant la finesse de l’écriture pour proposer quelque chose de lyrique ou d’éthéré. Pire, les paroles se répètent inlassablement, montrant la faiblesse du songwriting. Alors c’est dommage, parce qu’on sent tout de même que les guitaristes en ont sous les doigts, et que parfois, ils ne demandent qu’à partir vers quelque chose de plus rapide et percutant. Là, on s’ennuie tout de même assez ferme malgré toutes les bonnes intentions du groupe.

Pour les deux derniers morceaux, il n’y aura aucune surprise. Drenched in Blood, qui fut tout d’abord le premier single dévoilé par le groupe, ne s’abroge jamais de son piano, même s’il se fait plus discret au sein du titre. Les guitares sont un peu plus mises en avant, le chanteur est un peu plus présent, mais il réside un clavier qui édulcore l’ensemble et c’est vraiment dommage. Et comme pour les autres titres, on retrouve une longueur qui ne se justifie pas d’un point de vue musical ou technique. Enfin, Behind the Mask change un tout petit peu la donne avec un clavier très eighties et du riff qui évoque du Métal Indus, mais tout cela ne viendra pas forcément nous marquer, puisqu’il n’y a pas la moindre originalité dans le morceau. Et c’est dommage car il est un peu plus pêchu que les autres…

Au final, Behind the Mask, le seul et unique album d’Unmasked, résonne presque comme un essai manqué. Les cinq titres se ressemblent beaucoup trop pour nous percuter et leur longueur ne se justifie absolument pas. En effet, tous les morceaux n’ont aucun break, aucun solo vraiment important, et on se retrouve avec une mélodie redondante, qui se transmet de piste en piste. Bref, sans être une catastrophe, on ne peut pas dire non plus que l’on prenne son pied sur cet album, qui sera très vite oublié…

  • No Regrets
  • Home
  • Gaia
  • Drenched in Blood
  • Behind the Mask

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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