juillet 1, 2024

Dirty Daze – Build It Up

Avis :

Parfois, en allant fouiller trop loin sur internet pour trouver quelques perles rares du Rock et du Hard Rock, on tombe sur d’illustres inconnus qui essayent de vivoter de leur art, notamment grâce aux plateformes de streaming musical. Et il arrive que de temps à autre, on n’arrive pas du tout à trouver des informations sur tel ou tel groupe. C’est le cas pour Dirty Daze. Il faut gratter un long moment pour découvrir qu’il s’agit d’un groupe américain, dont Build It Up est le premier effort. Un skeud totalement autoproduit qui lorgne grandement vers le Hard à tendance technique, où les solos sont la marque de fabrique, au milieu d’un marasme peu intéressant, où le chant frôle toujours le faux pas, et où la rondeur musicale n’est pas présente. Bref, un premier album autoproduit imparfait, comme il en existe des milliers.

Le premier morceau, Ready to Rock, annonce clairement la couleur de l’album. Les riffs sont intéressants, la rythmique est plutôt dynamique, et le chant, un peu granuleux, nous permet d’identifier la direction artistique de la formation. Le problème, c’est que le chant n’est pas forcément juste, et surtout, la basse est ultra répétitive, prenant le pas sur tout le reste. On notera aussi que le songwriting est très pauvre, avec une répétition jusqu’à la lie du refrain, qui se veut être une ode au rock n’roll. Build It Up va tenter d’aller un peu plus loin avec des éléments blues-rock intéressants et une introduction qui est assez pertinente. Le chant est un peu moins mis en avant, ce qui permet de donner un effet feutré assez sympathique, mais le tout est gâché par des chœurs qui sonnent faux, montrant les limites techniques du groupe.

Quand on se lance dans Trouble, on sent que ce ne sera pas le meilleur titre de l’album. D’un point de vue rythmique, on est sur quelque chose d’assez classique, avec une rythmique plutôt dynamique, mais qui reste sur le même tempo tout du long. On aurait aimé quelques variations pour vraiment nous percuter, plutôt qu’un timide solo en arrière-plan. A Pale Moonlight est par contre une vilaine douille que l’on va détester dès ses premières notes. Le morceau ne décolle jamais, la mélodie est pénible, et on se retrouve à entendre que le titre passe, pensant à autre chose. De plus, l’enregistrement est vraiment dégueulasse, ce qui ne donne pas forcément envie de s’y arrêter encore une fois. Easy to Ignore sera plus agréable, plus nerveux, même si les faiblesses du groupe ressurgissent, surtout en ce qui concerne l’écriture du morceau, avec un refrain très faiblard.

Met a Girl se veut vraiment plus percutant dans son introduction, mais le soufflé retombe bien vite quand le chanteur commence à ouvrir sa bouche. On flirte avec le mauvais goût et la catastrophe à chaque fois que des paroles arrivent, et c’est bien dommage, car d’un point de vue technique instrumentale, c’est plutôt pas mal. She Won’t est du même tonneau, avec un cruel manque d’innovation et d’identité. Le titre ne reste pas dans les mémoires, et cela malgré un riff plus lourd qu’à l’accoutumée. I Thought I Knew You souffre des mêmes scories que les autres titres, à savoir un mauvais chant et une production qui est totalement à la masse, avec en prime, une basse redondante insupportable. Il reste alors le solo, qui est bon, mais qui est trop en arrière-plan pour réellement s’imposer. Bref, rien n’évolue au fil de l’album.

Avec Why, le groupe essaye de faire un long morceau qui se veut doux et mélancolique. Malheureusement, ça ne marche qu’à moitié. Le problème provient de sa durée excessive inutile (plus de sept minutes) qui ne propose pas vraiment de moment fort ou qui sort du lot. On a bien quelques solos bien pensés, le chant est moins faux car il est plus calme, mais globalement, on reste dans une attente qui est presque pénible. Judgement Day renoue avec le Hard si cher au groupe, mais ça reste un truc que l’on a déjà entendu des milliers de fois, et en mieux. Turn Me On contient quelques éléments Rock eighties, avec quelques accents bluesy, mais ça reste assez basique et sans réel intérêt. Enfin, Call my Name se veut plus nerveux, plus gras, mais il reste un titre transparent qui ne donne pas envie de retourner faire une écoute.

Au final, Build It Up, le dernier (et premier) album de Dirty Daze, est une petite déception, puisque de toute façon, on n’en attendait rien. Il s’agit d’un disque autoproduit qui possède tous les défauts d’une telle entreprise, à savoir un enregistrement caduc, un chant pas maîtrisé et un style sympathique, mais que l’on a déjà entendu des centaines de fois. Bref, un album à réserver aux curieux et aux fans hardcore de Hard Rock qui veulent toujours en découvrir plus.

  • Ready to Rock
  • Build It Up
  • Trouble
  • A Pale Moonlight
  • Easy to Ignore
  • Met a Girl
  • She Won’t
  • I Thought I Knew You
  • Why
  • Judgement Day
  • Turn Me On
  • Call my Name

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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