juillet 3, 2024

Hatriot – The Vale of Shadows

Avis :

Les histoires de famille, dans la musique, on connait bien. Que ce soit deux frères qui fondent un groupe (PNL), un père et ses fils qui décident de faire du rock (Phil Campbell and the Bastard Sons) ou encore toute une famille (Halestorm), les exemples sont très nombreux et ce dans divers genres. Dans le métal, on retrouve cela aussi, avec notamment des relations père/fils quasi fusionnelles et qui permettent alors de créer des groupes solides comme Cavalera Conspiracy, ou encore Hatriot. Fondé en 2010 par Steve Souza à Oakland en Californie, le groupe se destine à faire un mélange costaud de Death et de Thrash. C’est en 2015 que ce dernier décide de quitter le groupe pour aller chez Exodus et il laisse le chant à son fils, bassiste du groupe. The Vale of Shadows est le quatrième album de la formation.

Et très rapidement, on peut dire que les américains ne font pas les choses à moitié. En effet, en arpentant un double sous-genre du métal, ils arrivent à créer une belle atmosphère, tout en lâchant de gros riffs assassins et un chant qui oscille constamment entre le growl et le cri plus aigu. Horns & Halos, qui ouvre le bal, annonce la couleur et ne fait pas dans la dentelle. C’est percutant, c’est virulent, mais c’est aussi virtuose dans la démarche de la guitare. C’est-à-dire que malgré toute la violence du propos, on reste sur quelque chose de mélodique, et qui s’allie bien avec la rythmique infernale. Cette entrée en matière est vraiment intéressante, car elle pose les bases du reste de l’album, et démontre un choix concret, être violent, percutant, tout en ayant une sensibilité pour la technique et les solos.

The Hate Inside va aller encore plus loin, mais il manquera un petit quelque chose pour que le titre soit vraiment intéressant. S’il entre parfaitement dans l’album de par son aura très sombre, il reste un morceau qui ressemble à du Metalcore teinté de Death, mais auquel il manque une aura, et une pointe d’originalité. Cela sera contrebalancé par Forceful Balance, qui envoie un déluge de violence, mais qui arrive à poser des breaks solides avec de jolis solos. De plus, l’association des deux chants fonctionne à merveille et donne une furieuse envie de se décrocher la nuque. Puis Verminous and Vile va tenter de poser une ambiance dans son introduction, qui reste assez fidèle à l’image du groupe, avec quelque chose de sombre et d’angoissant, comme un bon film d’horreur glauque. Néanmoins, cela ne dure que le temps de l’intro, puisque la formation lâche la bride rapidement après.

Clemency Denied va partir très loin dans son délire de Thrash/Death/Metalcore, avec une introduction classique, pour ensuite partir vers quelque chose de virulent et qui va rapidement faire mal à la nuque. Dépassant les cinq minutes, le titre sait se faire attractif de par ses solos nombreux et maîtrisés, mais aussi par sa rythmique qui donne une patate de l’espace. The Twent Fifth Hour va être totalement différent, arpentant un aspect encore plus sombre, qui peut évoquer le Black par bien des aspects. Le morceau est plaisant, et montre une belle rupture au sein de l’album. Puis Only Red Remains sera un énorme pamphlet contre Dieu et les croyances. Dépassant les cinq minutes aussi, le morceau saura se faire puissant, tout en gardant une mélodie ultra catchy. Il réside dans ce morceau une vraie envie de violence, tout en gardant un délire mélodieux.

Le groupe ne s’arrête pas en si bon chemin et délivre avec Mark of the Tyrant un énorme titre Thrash qui fracasse bien. Alors certes, on pourrait presque reprocher un manque de prise de risque et quelque chose que l’on a déjà entendu plusieurs fois, mais pour c’est tellement bien fichu, que l’on prend beaucoup de plaisir à l’écoute. Puis Vale of Shadows vient nous mettre un gros coup derrière la nuque, avec une violence décuplée et une rythmique infernale. Parfois, on frise un peu le ridicule, mais globalement, ça reste du bel ouvrage. Murderous Tranquility est un interlude assez calme, qui permet de voir tout le talent technique des musiciens, et il annonce alors Hymn for the Wicked, un titre très court, à peine plus de deux minutes, et ça envoie du pâté, avec un petit côté punk qui n’est pas du tout désagréable.

Au final, Vale of Shadows, le dernier album en date de Hatriot, est une sacrée belle réussite, car le groupe su garder son côté hyper violent et sauvage, tout en abordant des solos techniques et des breaks mélodieux. Si la formation américaine ne réinvente jamais la sauce, elle a tout de même bon goût, au sein d’un album relativement complet, puissant et qui ne laisse rien au hasard. Bref, les amoureux de Thrash/Death/Metalcore ont de quoi bien se laver les oreilles.

  • Horns & Halos
  • The Hate Inside
  • Forceful Balance
  • Verminous and Vile
  • Clemency Denied
  • The Twenty Fifth Hour
  • Only Red Remains
  • Mark of the Tyrant
  • Vale of Shadows
  • Murderous Tranquility
  • Hymn for the Wicked

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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