juillet 3, 2024

Thor – Beyond the Pain Barrier

Avis :

Fondé en 1977 sous le nom de Centaur, il faudra un certain temps au groupe canadien avant de trouver comme nom définitif, Thor. La raison est toute simple, c’est qu’à la base, le groupe est fondé autour de John Mikl Thor qui n’y voit qu’un groupe à concept, puis il va évoluer en donnant son nom à la formation. Le problème, c’est que les changements de line-up seront incessants, à un tel point que le groupe va changer littéralement cinq fois de noms, avant de trouver la simplicité en optant pour le nom du dieu scandinave. Néanmoins, il faudra attendre quarante ans pour que le groupe trouve une formation à peu près stable autour du chanteur, qui se fait appeler désormais uniquement Thor, et retrouve une sorte de fougue créatrice avec pas moins de cinq albums en trois ans. Beyond the Pain Barrier ouvre le bal de cette ère.

On se doute bien qu’avec une telle pochette, Thor allait nous proposer du Heavy classique, avec ce qu’il faut de récits guerriers et de moments de bravoure. Néanmoins, on ne s’attendait pas à une production aussi catastrophique, notamment dans les enregistrements, qui sont tout simplement dégueulasses. Est-ce une volonté du groupe ou une limitation de la part de Deadline Records, on ne le saura jamais vraiment. Néanmoins, malgré cette faiblesse qui porte tout de même un peu préjudice au groupe, il est difficile de faire la fine bouche face à une formation ultra généreuse, qui n’hésite pas à se mettre en danger pour éviter la redondance et l’ennui. Pour preuve, si l’album commence de façon très simple et efficace avec Tyrant, qui demeure un Heavy typique des années 80, il va déjà nous surprendre avec la deuxième piste, The Calling, qui est plus vive, plus percutante, et plus rapide.

Le groupe nous montre qu’il peut très bien embrasser une sorte de scène old school, tout comme il peut parfois se replonger dans des airs un peu punks et plus véloces. Beyond the Pain Barrier renoue avec le côté classique, et même si le morceau souffre d’un chant approximatif et de chœurs pas toujours juste, on reste sur une œuvre qui se veut généreuse et pleine d’entrain. Mais c’est vraiment avec When a Hero Dies que les choses vont devenir intéressantes, notamment à travers un titre plus rock n’roll, plus lent dans sa démarche, et jouant plus sur les émotions. Alors oui, le morceau n’est pas taillé pour la scène, mais il s’éloigne clairement du Heavy attendu, et surprend en bien. On Golden Sea se rapproche d’un Alestorm, tout en gardant un aspect sérieux et en embrassant un mid-tempo assez étrange qui empêche le morceau de vraiment décoller.

Phantom’s Light va venir perturber notre petite routine, notamment via une ligne de basse qui impose un tempo lent et une ambiance plus duveteuse. Le titre lorgne vers un blues rock assumé, tout en gardant à l’esprit un côté un peu Heavy gras. On voit que le groupe sort de sa zone de confort, quitte à presque délaisser le côté viking de l’ensemble. Il est dommage que le chant ne soit pas à la hauteur. Twilight of the Gods va venir nous rappeler ce que l’on est en train d’écouter, renouant avec un Heavy plus moderne, plus violent et plus percutant. Et étrangement, d’un point de vue vocal, c’est beaucoup plus réussi. On sent que le leader est plus à l’aise sur les compos rapides que sur des hymnes plus lents et plus bas. Galactic Sun, par contre, ne va pas être un succès.

Ici, on attaque le ventre mou de l’album, qui n’arrive pas vraiment à passionner. Si l’on sort encore une fois du concept Heavy viking, pour aller vers un aspect plus soft rock, on reste un peu en dehors du délire. The Land tente de se faire plus nerveux, mais il reste un titre bouche-trou, qui n’avait pas forcément besoin de paraître sur l’album, qui dure suffisamment longtemps comme cela. A la rigueur, s’il y avait un côté Folk, on n’aurait pas craché dessus, mais ce n’est pas le cas. Et Deity in the Sky sera le gros ratage de cet effort, avec cinq minutes de fausses notes et d’un chant tout simplement dégueulasse. Heureusement, le groupe se reprend avec le dynamique Thunder, puis le très épique Quest for Valor et son chant qui se rapproche d’une histoire lue, clôturant parfaitement cet album.

Au final, Beyond the Pain Barrier, le dix-septième album de Thor, est une agréable surprise, malgré ses faiblesses de production et son chant qui est parfois approximatif. Généreux, très varié et sortant souvent de sa zone de confort, le groupe canadien n’a pas peur de se mettre en danger et c’est finalement payant, ne suscitant jamais l’ennui et offrant un album certes, imparfait, mais qui possède de vrais bons moments.

  • Tyrant
  • The Calling
  • Beyond the Pain Barrier
  • When a Hero Dies
  • On Golden Sea
  • Phantom’s Light
  • Twilight of the Gods
  • Galactic Sun
  • The Land
  • Deity in the Sky
  • Thunder
  • Quest for Valor

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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