juillet 5, 2024

Dexter Ward – III

Avis :

S’il y a bien un pays qui possède de plus en plus de groupes de métal ultra intéressants, c’est bien la Grèce. En effet, si le pays est plus connu pour ses danses folkloriques ou son art délicat de la cuisine, il n’en demeure pas moins que si l’on farfouille les méandres du net à la recherche de groupes de métal grecs, on en trouve une pléthore (plus de 2600) et certains ont même fait de sacrées percées, à l’image d’Acid Mammoth dans le Doom, Septicflesh dans le Death ou encore Gus G dans le Heavy. Entre ses lignes, nous nous arrêtons sur Dexter Ward (belle référence à Lovecraft), groupe de Heavy fondé en 2009 et dont III est le… troisième album. Un effort qui pourrait faire craindre le pire quand on jette un œil à sa jaquette clairement immonde.

Pourtant, on le sait, il ne faut jamais se fier à la couverture d’un livre, et donc à la jaquette d’un album. Le line-up est assez solide (on note un changement de batteur un an après la formation du groupe), Dexter Ward a signé chez un label, No Remorse Records, et tout porte à croire que le Heavy pratiqué est branché sur le curseur épique, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Et franchement, c’est une belle surprise que voilà. Tout débute avec Return of the Blades, un titre qui démarre sur les chapeaux de roues, qui ne laisse rien au hasard et qui développe un schéma simple mais efficace. On reste dans un Heavy classique mais puissant et possédant un refrain relativement catchy. Soldiers of Light va débuter de façon plus lente, laissant présager quelque chose de plus construit, mais finalement, le groupe vise le vif et le percutant.

En moins de quatre minutes, le groupe délivre un bon morceau de bravoure, même si, là encore, l’ensemble est assez simple. Tout change avec In the Days of Epic Metal. Durant plus de six minutes, jouant constamment avec sa rythmique et ses textures, on obtient un morceau solide et parfaitement orchestré, qui prend le temps d’installer sa montée en tension et en énergie. De plus, on sent une vraie bascule dans l’album, avec par la suite des titres plus poignants, plus épiques et plus lourds. The Eyes of Merlin S’offre même un départ qui évoque du Folk, avec une ambiance très plaisante. La mélodie est lancinante et le travail à la guitare est tout simplement parfait. Bref, malgré son jeune âge et sa minuscule notoriété, Dexter Ward fait amplement le job et propose un Heavy très plaisant, au travers duquel on ressent une vraie passion.

Conan the Barbarian, hommage direct au personnage de Robert E. Howard, est un morceau qui marque moins, car il reste un tantinet trop classique et manque peut-être d’une signature. On prend bien évidemment beaucoup de plaisir à l’écoute, mais rien ne viendra vraiment nous secouer, ou tout du moins sortir le groupe du tout-venant en matière de Heavy. Heureusement, The Dragon of the Mist viendra balayer d’un mouvement d’aile ce petit moment pour revenir à quelque chose de terriblement épique. Ici, on a vraiment un appel à la guerre, à marcher en rythme et à défier n’importe quel lézard volant. La production est étonnement bien fichue et on sent qu’il y a un gros travail en arrière pour que les conditions d’enregistrement soient optimales. Et c’est vraiment dans ce genre d’exercice que se démarque le groupe grec, trouvant toujours de quoi nous faire bouger la nuque en rythme.

Reign of the White Knight sera du même acabit. Malgré un début qui est un poil redondant et manque peut-être d’une identité plus forte, par la suite, on en prend plein les oreilles, et c’est un vrai plaisir d’écoute. La rythmique s’accélère d’un coup, pour ne plus jamais nous lâcher, et le refrain, un peu plus doux, va permettre de relancer la machine pour les couplets suivants. Bref, un très bon titre qui permet au groupe de montrer tout son talent. Enfin, pour conclure l’album, Dexter Ward propose The Demonslayer, une grosse pièce de plus de sept minutes, qui contient tout ce que l’on aime dans le Heavy. Il y a une bonne introduction, un choix malin des mélodies, une technique à toute épreuve, et une sorte de lourdeur qui permet au groupe d’avoir un poids certain.

Au final, III, le dernier album en date de Dexter Ward, est une bonne surprise et la preuve qu’il ne faut jamais se fier à la pochette d’un album. A la fois puissant et mélodique, doté de bons moments de bravoure et d’une technique finalement irréprochable, on peut seulement reprocher au groupe une paire de titres un peu plus faiblards, mais c’est l’adage de n’importe quel effort studio. Bref, les fans de Heavy seront certainement comblés, tout comme les admirateurs d’Epic et de récit Fantasy.

  • Return of the Blades
  • Soldiers of Light
  • In the Days of Epic Metal
  • The Eyes of Merlin
  • Conan the Barbarian
  • The Dragon of the Mist
  • Reign of the White Knight
  • The Demonslayer

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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